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COMME OCÉAN

MARIE-GALANTE, TRANQUILLITÉ ET RHUM

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Le nom de cette île me faisait rêver. Après une traversée en eau tumultueuse où le ferry Iguana Beach a foncé dans des creux atteignant trois mètres, nous sommes arrivés à Saint-Louis, Marie-Galante.

À 17 h 30, la ville était déserte. Toto Location, avec qui nous avions réservé une voiture était fermé, tout comme les commerces avoisinants. Pas une âme qui vive autour de la mairie ni du poste de police. Heureusement, le destin nous fait parfois croiser les bonnes personnes au bon moment et au bon endroit. C’est ainsi que nous avons rencontré un couple de résident – navigateurs, en passant – qui, devant le constat des portes closes, nous a gentiment offert de nous accompagner en voiture à la gare maritime de Grand-Bourg, situé à 10 km de Saint-Louis. Nous avons ainsi eu la chance de trouver d’autres bureaux de location et, par le fait même, de nous rapprocher de Capesterre (prononcer Kapèsterre), où nous avions loué un studio pour notre séjour.

Capesterre nous a semblés aussi désert que Saint-Louis. Une activité humaine quasi inexistante et très peu de gens dans les rues. Heureusement, le studio loué était tout à fait convenable et disposait d’une grande terrasse donnant directement sur la mer.

Marie-Galante est une île tranquille qui affiche une certaine nonchalance. Le temps semble s’y être arrêté il y a quelques décennies. De nombreuses habitations ne sont pas occupées ni entretenues. Plusieurs infrastructures sont vieillissantes, qu’il s’agisse des bâtiments communautaires à Capesterre, des douches et lavabos publics à proximité de la plage, des luminaires, etc.

Mais, notre opinion ne s’arrête pas sur cette note. Marie-Galante possède un charme bien à elle. C’est l’île de la canne à sucre et du rhum. On l’appelle aussi l’île aux 100 moulins, dont seulement quelques-uns ont été restaurés. De forme arrondie, l’île s’élève à 200 mètres à son point le plus haut. Un grand tour de l’île et plusieurs détours à l’intérieur des terres, nous ont fait découvrir un paysage bucolique dominé par la canne à sucre.

Le passé de ce pays cannier est aussi bien enraciné, notamment par les vestiges de plusieurs plantations, moulins et distilleries remontant aux années 1800. Trois importantes distilleries, Distillerie Bielle, Distillerie Poisson du Père Labat et Distillerie Bellevue, ont réussi à passer à travers les époques en se modernisant. La Distillerie Bellevue est la plus importante et ses installations sont des plus modernes, incluant le moulin qui a bénéficié d’une cure de jouvence. La renommée de ces distilleries est mondiale et elles ont gagné des prix prestigieux.
Elles se font un devoir d’intégrer les principes de développement durable dans le processus de fabrication du rhum. Elles traitent leurs effluents (vinasses) à l’aide de différents procédés, notamment la captation ou la valorisation des matières organiques. Ceci intéressera sûrement mes amis agronomes.

Outre le patrimoine industriel de Marie-Galante, l’île possède un littoral qui mérite d’être visité. Les plages de sable blanc sont magnifiques et en abondance. Outre la plage de la Feuillère, la plage du Vieux-Fort, de l’Anse Canot, de l’Anse Mays, la plage de Saint-Louis et la plage des Trois ilets sont superbes. La plupart sont peu fréquentées et ont conservé un côté sauvage invitant. Par ailleurs, au nord de l’île, le site de la Gueule Grand Gouffre, un rocher percé d’une trentaine de mètres où se précipitent les vagues avec fracas, vaut le détour de 1 km sur une route sinueuse et cahoteuse. Et que dire de l’Anse Taliseronde, ceinturée d’une barrière de corail qui n’empêche toutefois pas les déferlantes de se frayer un chemin jusqu’en bordure. Deux jours à parcourir Marie-Galante, nous ont réellement fait apprécier cette île tranquille, comme nous l’appelons.

Un retour à l’image de l’arrivée
Mais, le retour a été aussi mouvementé que l’arrivée. Le matin du départ, notre traversier étant en panne, nous devions trouver une autre solution par nous-mêmes car nous n’avions pas acheté des billets aller-retour. Nous avions pourtant été avisés d’acheter les billets à l’embarquement, tant à Terre-de-Haut qu’à Saint-Louis. De téléphone en téléphone, la seule solution possible était d’abord de se rendre à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe par le traversier partant de Grand-Bourg (à 10 km de Saint-Louis), pour ensuite se rendre en navette à Trois-Rivières (1 heure de route) et de prendre un second traversier vers Les Saintes.

Ce grand détour nous a permis de sympathiser avec Pascale et Frédéric avec qui nous avons passé toute la journée. Comme ils avaient acheté leur billet aller-retour à l’avance, l’entreprise leur offrait une solution de prise en charge la journée même pour le retour vers Les Saintes. Leur gentillesse et leur solidarité nous ont permis de bénéficier de la navette mise à leur disposition, tant pour aller à Grand-Bourg qu’à Trois-Rivières.

Les voyages dans les îles du Sud sont faits de toutes sortes d’imprévues. Parfois, ces imprévues sont porteurs de belles rencontres. Ce sont ces moments-là que nous garderons en mémoire, sans oublier la beauté de Marie-Galante.

Auteur : Marlène

Professionnelle en relations publiques, passionnée de voile et auteure.

Une réflexion sur “MARIE-GALANTE, TRANQUILLITÉ ET RHUM

  1. Bonsoir Marlène et Paul. Superbe. Je vous suis. On vous embrasse. Lorena et Luc.

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