Nous sommes de retour à Grenade et nous retrouvons la chaleur. Cette chaleur se fait davantage intense lorsque nous effectuons les travaux sur BLÜ, en prévision de sa mise à l’eau. Il faut dire que le soleil tape fort sur le chantier, sans oublier la poussière qui se soulève au moindre coup de vent.
En plus des travaux réguliers sur le bateau, cette année, nous avons dû faire remplacer le gréement, – exigence des assurances – faire cirer la coque et remplacer le mastic et la bande de peinture de la fenêtre panoramique sur le pont. Salomon et Robert, deux personnes fort sympathiques, ont mis beaucoup d’ardeur pour faire briller la coque qui en avait bien besoin.
- Salomon et Robert au cirage.
- Paul, tout petit, dans l’équipet arrière pour vérifier le panneau de contrôle de l’éolienne.
- Marlène au boulot pour redonner au teck son lustre.
- Les travaux, ça comprend le lavage… en plein air!
- On grimpe haut pour changer le gréement.
Nous aimons la vie de bateau, mais dans la situation où nous devons travailler intensivement, nous avons décidé de demeurer dans un hôtel pendant une semaine. Le Starfish Grenada s’est avéré un excellent choix. Après notre journée de travail, nous pouvions ainsi nous reposer et reprendre des forces pour le lendemain !
Pour optimiser notre temps, nous avons loué une voiture. Il manque toujours quelque chose lorsque nous préparons le bateau, sans compter l’approvisionnement pour la saison. Ce fut plaisant de circuler dans Saint-Georges et surtout, de constater comment Paul, ma douce moitié, devient très habile dans la conduite à gauche, à travers les rues étroites et lézardées où le caniveau sur le bas-côté n’est jamais très loin. Nous avons vraiment apprécié cette « formule hybride » qui nous a permis de travailler efficacement tout en profitant de notre séjour à l’hôtel : la plage en fin d’après-midi, les 5 à 7, les repas prêts et le lit toujours fait ! Qui dit mieux ?
- Visite impromptue sur l’arche arrière.
- Wow, Paul se transforme de capitaine en chauffeur, conduite de gauche oblige.
- Oups, un embouteillage…
- La belle plage du Starfish Hotel.
- Et puis, un 5 @ 7 bien mérité!
Mieux connaître Grenade, c’est davantage l’apprécier
Nous aimons beaucoup Grenade. C’est une belle île montagneuse qui a beaucoup à offrir. Elle est moins fréquentée que d’autres îles comme la République dominicaine et Cuba. L’île jouit d’une nature luxuriante et est reconnue comme étant l’île aux épices : cacao, sucre, cannelle, clous de girofle, curcuma et particulièrement la noix de muscade… que j’adore utiliser dans les gratins et surtout, le Dauphinois.
Après notre deuxième séjour à Grenade, nous nous y sentons comme chez nous. La courtoisie et l’affabilité des Grenadiens, sans être insistants et toujours prêts à nous aider, est notable. Dans le contexte des Caraïbes, les Grenadiens nous semblent presque discrets !
L’esprit entrepreneurial y est bien ancré. Les Grenadiens ont su développer le volet industriel et des services ; ils représentent respectivement 14 % et 78 % du PIB, dont 20 % est engrangé grâce aux services éducatifs universitaires offshore et le domaine médical qui constituent une niche. Par ailleurs, Grenade sait bien mettre en valeur ce que la terre et la mer apportent, notamment l’agriculture, l’agroalimentaire et la pêche, soit 7 % du PIB.
- BLÜ rejoint son élément naturel, la mer.
- Paul ajuste la grande voile.
Une situation politique jadis mouvementée
Grenade est une île sécuritaire, comparativement à d’autres îles des Caraïbes. Toutefois, elle a jadis connu des jours plus sombres. Découverte par les Espagnols et reprise deux fois par les Français, l’île est passée aux mains des Britanniques en 1783. Après son indépendance, obtenue en 1974 de la Grande-Bretagne, Grenade devient membre du Royaume du Commonwealth. La même année, Eric Gairy est élu premier ministre du nouvel État. Devenant progressivement autoritaire, il crée des liens avec les dictatures chilienne et sud-coréenne. C’est ainsi que l’opposition s’organise. En 1979, le premier ministre est renversé par un mouvement d’inspiration marxiste, mené par Maurice Bishop, sous le prétexte de mettre l’économie au service du peuple et de la justice sociale. Il met en œuvre plusieurs politiques sociales, en éducation, en santé, en développement agraire, etc. Il est notamment aidé par Cuba.
Grenade devient alors de plus en plus isolé sur la scène internationale. Le Royaume-Uni suspend l’aide économique. Quant aux États-Unis, ils voient cette situation d’un très mauvais œil, particulièrement en raison du rapprochement avec Cuba, ainsi que l’effet d’un potentiel entraînement dans le reste des Caraïbes. En 1983, Bishop est à son tour renversé ; il est assassiné à la suite d’un nouveau coup d’État par le général Hudson Austin. Les États-Unis interviennent avec l’aide de six autres pays des Caraïbes. La constitution de 1974 est ainsi rétablie et des élections libres sont organisées l’année suivante, sous la surveillance des États-Unis. Austin et les assassins de Bishop sont arrêtés. Le Nouveau Parti national (New National Party – Centre droit), sous le leadership de Herbert Blaize, est élu. Le calme est ensuite revenu. (1)
Après toutes ces années turbulentes, les Grenadiens ont réussi à se sortir de situations tragiques et la paix sociale y règne. Est-ce pour cette raison que Grenade est toujours paisible ? Quoi qu’il en soit, les Grenadiens sont des gens hospitaliers et authentiques. Pour notre part, nous avons adopté cette île. BLÜ y reviendra assurément pour être à nouveau entreposée.
- Port Louis, Saint-Georges.
- Drapeau de Grenade
- Armoiries de Grenade
25 janvier 2019 à 19 h 10 min
Bonjour Paul et Marlène
Est-ce vraiment Paul juché en haut du mât sur la photo?
Si c’est le cas je suis très très impressionné.
Bonne journée
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25 janvier 2019 à 20 h 03 min
Paul n’aime pas vraiment les hauteurs. Ce sont les spécialistes du gréement qui ont fait le travail! Merci de nous lire.
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22 janvier 2019 à 13 h 00 min
Merci Marlène pour les nouvelles et le volet socio-politique sur Grenade. Très intéressant !
Bonne chance avec vos travaux et bon vent !
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