De Sainte-Anne, nous avons mis le cap vers la Petite-Anse d’Arlet. Une petite navigation au vent arrière d’environ deux heures en passant devant le rocher du Diamant. Les années s’écoulent et la Petite-Anse d’Arlet n’a pas pris une ride. Elle demeure authentique. Le tourisme en est un d’habitué, à la recherche d’un petit gîte ou d’une villa particulière, aucun complexe hôtelier n’ayant pignon sur rue. Le grand quai, parfaitement aligné à l’église Saint-Henri, date de la fin du XVII^e siècle. La vue est spectaculaire. L’église fait face à la mer et occupe une place dominante dans la petite commune arlésienne. Le petit quai des pêcheurs n’a pas bougé lui aussi, avec ses barques colorées. Et que dire de la mignonne buvette Chez Alex, agrémentée d’une minuscule épicerie où vous êtes servi sur le trottoir ! Le propriétaire est sympathique et nous avons adopté l’endroit pour notre pastis à l’heure de l’apéro du midi.

Pour se restaurer, L’Oasis, notre préféré, a malheureusement perdu de sa superbe, tant pour le service que la qualité des plats. Le service, jadis attentionné, est maintenant de type expéditif et impersonnel; et deux plats sur trois étaient plutôt bâclés. Dommage. En plus, notre dessert favori, le café gourmand, s’est fait éjecter de la carte; la serveuse ayant invoqué un besoin de faire les choses « au goût du jour ». Adieu les traditions et les classiques qui traversent les époques ! Nous nous sommes donc rabattus sur la profiterole. Le lendemain, j’ai pris ma revanche en préparant des crêpes Suzette flambées au rhum vieux… un délice. Enfin, ceci ne nous a pas empêché de passer un très bon moment.

L’Anse Chaudière qui jouxte la Petite-Anse d’Arlet au sud, est toujours aussi paisible et l’eau aussi claire. Les couchers de soleil sont magnifiques. C’est le meilleur endroit pour l’ancrage, légèrement retiré du centre.

C’est tout simplement le bonheur. On goûte un peu à l’éternité, car le temps s’y arrête. Nous y restons résolument fidèles.

Après quelques jours à se prélasser à l’Anse Chaudière, en moins d’une heure, nous avons atteint l’Anse à l’Âne, située au nord, sur le flanc sud de la baie de Fort-de-France. C’est une petite anse avec sa plage bordée de quelques restaurants offrant des spécialités créoles. Au gré d’une promenade, nous avons croisé un petit groupe de jeunes filles en fête s’apprêtant à tirer une photo de groupe afin de souligner la fin de vie de célibataire d’une d’entre elles. Illico, je m’offre pour prendre la photo. La bonne humeur et le fou-rire furent instantanés lorsque je décidais de grimper sur un banc afin d’obtenir une belle prise. À mon tour, j’ai tenu à immortaliser ce petit instant de bonheur inattendue et fugace sur mon appareil. C’est un fait, les échanges sont faciles et naturels avec le peuple Martiniquais.

Ensuite, nous sommes tranquillement retournés à notre mouillage. L’ancrage est sécuritaire, malgré un clapot assez fort mais acceptable, en raison de la proximité de la baie de Fort-de-France orientée Est-Ouest. Une seule nuit nous satisfera.

À bientôt pour une autre belle anse martiniquaise !