Après avoir franchi le jalon du Mile 60 dans l’Intracoastal Waterway (ICW), un arrêt pour la nuit était tout indiqué dans le Broad Creek, selon le WaterWay Guide et Skipper Bob[1]. L’ICW offre peu d’abris et il est prudent de planifier les arrêts à l’aide de ces guides bien documentés.
Malgré les bonnes notes pour ce crique, nous avons fait demi-tour car il n’offrait pas l’espace suffisant dans un rayon de 360 degrés. La nature était belle mais parfois, il vaut mieux la contempler de loin afin d’éviter de se retrouver dans les quenouilles à 3 pieds de profondeur ; des vents du nord avec rafales étaient prévus. C’est en rebroussant chemin que nous avons aperçu quelques voiliers ancrés dans Buck Island, ouverte au sud mais protégée du nord.
Buck Island s’est avérée un havre de paix, perdue au milieu de nulle part. Nous y sommes restés le lendemain. Le vent pouvait souffler et les rafales se faire sentir, nous étions bien abrités et notre éolienne ronronnait de bonheur. Au fait, il a suffi d’installer les pales du bon côté pour que l’éolienne génère son plein d’énergie, contrairement à une hypothétique défectuosité du palier (brearing) !

Le soleil se couche à Buck Island, ICW
Albermarle Sound et Alligator River-Pungo River Canal
Nous avons quitté Buck Island tôt afin de traverser deux plans d’eau de l’ICW : Albermarle Sound et Alligator River.
L’ICW est fait de contrastes… comme le pays : dans la même journée, l’Albermarle Sound nous fait naviguer dans une étendue d’eau tellement vaste qu’on se croirait en pleine mer. Ensuite, après notre passage dans l’Alligator River, le Pungo River Canal nous attendait dans toute son étroitesse.
Ce canal semble vierge si ce n’est qu’il a été creusé par l’Homme, en l’occurrence l’Armée… oui, encore. Rien à l’horizon pendant 20 milles. Beaucoup de troncs et de souches d’arbres sur les abords. Une végétation prospère où se côtoient pins, feuillus de toutes sortes, quenouilles, graminées, etc. Aucune vie animale en vue, même s’il paraît que ce canal soit un refuge pour les ours noirs, les chevreuils et parfois les alligators.
La tranquillité de ce canal est telle qu’elle force à la contemplation. Si le sens de la vue est comblé, celui de l’odorat est rapidement sollicité. Sur un long parcours, il émane une forte odeur que l’on tente d’identifier. Non, la pollution ne semble pas avoir envahi le canal. Aucune âme qui vive ni usine ou quelconque activité industrielle ou commerciale ne résonne aux alentours. Selon le capitaine, il est probable que cette odeur ne soit rien de moins qu’une résultante du cycle de la nature. Peut-être, du méthane produit par la décomposition naturelle de matières organiques : plancton, bois et toute autre matière qui se putréfie dans l’eau.
- Alligator River Swing Bridge
- On entre dans le Pungo River Canal
- Pungo River Canal
Un 8 novembre triste dans un bel ancrage
La fin du canal nous mène à la Pungo River où nous ancrons BLÜ. C’est le calme total. Nous sommes seuls, entourés de quenouilles dans un maximum de 8 à 10 pieds d’eau. Mon cellulaire indique qu’aucun réseau n’est accessible, sauf pour les urgences. Nous sommes le mardi 8 novembre, soirée des élections américaines. Grâce à l’antenne amplifiée qui capte plusieurs chaînes de télévision, nous pouvons écouter le résultat de ces élections.
Comme vous le savez, la soirée d’hier s’est tristement terminée.
[1] Waterway Guide – Atlantic ICW 2016 et Skipper Bob – Anchorages along the Intracoastal Waterway, 21st edition, constituent des guides de navigation très utiles.
15 novembre 2016 à 20 h 52 min
Tristes élections, certainement 😦 Votre voyage lui, cependant, me captive 🙂
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10 novembre 2016 à 9 h 47 min
Très beaux les videos que vous avez déposés sur youtube!
On peut partager vos états d’âme au fil de l’eau …. et jusqu’à la fin du texte.
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