BLÜ

COMME OCÉAN

BLÜ immobilisée par un FAD, nous croisons Mona à voile

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La journée s’annonçait déjà pluvieuse au départ de Samana en République dominicaine vers Porto Rico. Après être sortis de la baie de Samana, nous longeons la côte pour ensuite nous en éloigner à la hauteur de Bavaro. Le vent n’étant pas établi, BLÜ continu sa route à moteur en direction d’un point situé au nord-est du dangereux Hour Glass Shoal (HGS) afin de le contourner. Vers 22 h 30, le moteur s’étouffe et immobilise le bateau. Nous apercevons un gros flotteur blanc à l’arrière du bateau.

Zut ! Nous sommes pris au piège dans ce que nous pensons être un filet de pêche… à plus de 1 000 pieds de profondeur.

Après avoir examiné la situation, nous constatons qu’un câble retient le bateau. BLÜ est immobilisée. À l’aide d’une gaffe, nous maintenons le câble, Paul passe une amarre en dessous et coupe ce câble. Le flotteur se désengage et le bateau est libéré… mais impossible d’embrayer le moteur car il s’étouffe. L’hélice est sûrement bloquée par plusieurs tours de câble et le coupe orin n’a pu les sectionner.

Que faire ? Nous pensons poursuivre la route à voile mais craignons que le vent ne soit pas au rendez-vous, particulièrement dans les environs du HGS et du Mona Passage. De surcroît, nous avions installé le foc 100 %, moins efficace pour les vents faibles. Nous jonglons aussi avec l’idée de s’ancrer à l’île de Mona et un des compagnons de route sur un autre voilier nous suggère de s’ancrer sur la côte de la République dominicaine. Paul examine les prévisions de vents et les ancrages en République dominicaine.

À plus de 10 milles des côtes, nous avons la chance de capter Internet et le réseau cellulaire, quoique le signal flanche à l’occasion. Nous rentrons en contact avec Nycole du Réseau du capitaine qui nous conseille de poursuivre notre route à voile, l’ancrage à l’île de Mona n’étant pas recommandée. Elle nous envoie par courriel une mise à jour des prévisions de vents pour le Mona Passage.

Nous hissons les voiles et naviguons au près serré en optimisant la route le plus possible entre la remontée au vent et la vitesse du bateau. Nous sommes en mode régate et l’expérience de Paul en course lui est très utile ! Nous maintenons la route tout en gardant le bon cap afin de contourner le GHS. Notre vitesse moyenne s’est ainsi située entre 4 et 5 nœuds, avec des pointes à plus de 6 nœuds  jusqu’à environ midi le lendemain… où le vent nous lâche, passé l’île de Desecheo à 25 MN de notre destination.

Plusieurs appels pour un remorquage n’aboutissent à rien. Nous appelons la US Porto Rico Coast Guard. Aucun service de remorquage n’est disponible avant 16 h ! Nous remarquons qu’une branche de palmier dépasse dessous la plateforme arrière du bateau. Paul songe à plonger pour aller examiner l’hélice mais il y a encore une houle qui arrive de loin. Nous sommes fatigués, nous naviguons depuis plus de 30 heures et il fait très chaud. Après quelque temps, Paul décide d’en finir avec la situation et plonge.

L’hélice est bloquée par un cordage d’un quart de pouce, mais aussi par des grosses branches de palmiers fermement liées entre elles par ce cordage auquel est attaché un gallon d’eau. Paul dégage ce “paquet” de l’hélice. Nous demeurons pantois devant cet étrange “arrangement” qui mesure pas moins de 5′ par 3′ ! Nous redémarrons le moteur, constatons qu’il n’y a aucune vibration suspecte, reprenons notre route et arrivons exténués mais heureux à la marina Pescaderia de Puerto Real à la pénombre.

Nous nous souviendrons longtemps de cette journée de Saint-Valentin !

Le lendemain, nous apprenons par notre ami Jacques (Northbound) que cet étrange arrangementn’était pas un filet de pêche mais un Fish Aggregating device (FAD) qui attire des poissons-appâts qui, à leur tour, attirent de plus gros poissons. Les amateurs de pêche sportive sont ainsi presqu’assurés d’attraper des grosses prises. Il semble que l’installation de tels flotteurs soit de plus en plus répandue dans la mer des Caraïbes… au grand plaisir des organisateurs de tournois de pêche. Et certainement pas des plaisanciers !

Après une bonne nuit de repos, nous avons réglé ce matin les formalités de douanes et avons marché aux alentours de la marina. Nous avons acheté un beau vivaneau (red snapper) fraîchement pêché, apprêté par le restaurant de la marina. C’était délicieux ! Ce poisson ne provient sûrement pas du subterfuge FAD car il est trop petit !

Auteur : Marlène

Professionnelle en relations publiques, passionnée de voile et auteure.

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